lundi 13 août 2012

La Foire des Ténèbres, Ray Bradbury (vo: Something Wicked This Way Comes)


Le décès récent de Ray Bradbury m'avait donné envie de redécouvrir cet auteur. Une personne de bon goût ayant mentionné ce livre dans ses prochaines lectures, j'ai décidé de suivre son exemple et de me plonger dans ce qui ne pourrait être rien d'autre qu'une oeuvre pour enfants.

Alors, de quoi ça parle? De Jim et Will, deux enfants qui pourraient être frères, deux amis qui ont l'âge des bêtises, des petits mensonges et des rêves d'avenir. D'un père aussi, un père absent pour l'un, un père vieux pour l'autre, trop vieux pour être père? Certaines choses n'ont pourtant pas d'âge... Et il y a cette foire aussi, venue à travers la nuit, l'obscurité, les rêves et les fantasmes maudits. Le vendeur de paratonnerre l'avait prédit: "la foudre frappera", comment faire alors pour lui échapper?

Et donc? Ca arrive parfois, de lire des choses qui nous touche, des choses belles à en pleurer. Cela a été le cas de cette histoire, avec moi. Bradbury nous livre là un récit d'innocence et de mort, d'amitié et de paternité où la poésie de ses phrases n'a pas un goût de mensonge, mais de vérité. Doux, amer, sincère et cruel, ce conte nous rouvre les portes de l'enfance sans mièvrerie aucune. A travers les yeux de deux enfants, Bradbury explose la notion d'amitié en une chose bien plus complexe et émouvante que le sempiternel "aaaah je suis ton ami, je vais mourir pour toi car je t'aime comme un frère, bouhouhou", et puis il y a ce père aussi. Un personnage complexe, mélancolique, qui doute, qui est faillible et pourtant, si courageux. Les plus beaux passages du livre se trouvent avec lui, et quoi de plus beau qu'un fils qui se rend enfin compte de l'homme qu'est son père?
Profondément humain, ce livre touche, ensorcèle. Parfois lourd et oppressant, jamais bien pensant, un bijou de noirceur et d'humanité.



Nota Bene: 

-le titre original "Something wicked this way comes", vient d'une citation de Macbeth
- Un film fut tiré du livre, dans les années 80, n'hésitez pas à le regardez si comme moi vous aimez  également les films au parfum d'enfance. Différent du roman sur quelques points, il n'en trahit pourtant jamais l'essence

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